

George Anson
et son voyage autour du monde
Le parcours
L'Amiral George Anson, après un an de préparation et de recrutement, quitte Portsmouth le 18 septembre 1740. Sa flotte est alors composée de six navires de guerre (le Centurion commandé par Anson, le Gloucester, le Severn, la Perle, le Tryal et le Wager) et de deux navires de transport. Il part pour près de quatre années de voyage sur les océans. Il devra faire face aux éléments, à l'ennemi mais aussi aux avaries et aux maladies. Voyage long et compliqué, Anson ne revient en Grande-Bretagne qu'en juin 1744. Il aura vécu avec ses hommes de nombreuses péripéties.
Son parcours géographique est simple : il part d'Angleterre, traverse l'Atlantique vers le sud, passe le cap Horn, remonte les côtes sud-américaines, passe en Asie et rentre par le cap de Bonne-Espérance. On peut diviser ce parcours en six grandes étapes.

Timbre édité par la poste de Guernsey, en Angleterre. Il illustre l'arrivée de George Anson sur l'île Sainte-Catherine au Brésil le 21 décembre 1740.
De Portsmouth à Sainte-Catherine
L'escadre de George Anson quitte Portsmouth le 18 septembre 1740. Il a fallu plus d'un an pour que cette flotte soit prête à prendre le large, suite à des problèmes de recrutement. Cela a laissé le temps aux Espagnols d'envoyer eux-même une flotte pour contrer Anson dans le Pacifique.
L'escadre anglaise, après un arrêt à Madère, traverse l'Atlantique et arrive sur l'île Sainte-Catherine au Brésil le 21 décembre. Elle y passe pratiquement un mois pour repartir le 18 janvier 1741. Les marins ont profité de cette escale pour réparer les navires, se réaprovisionner et soigner les malades.

Navire passant le Cap Horn.
Le cap Horm
Après avoir quitter l'île brésilienne, les Anglais se dirigent vers le détroit de Le Maire, menacés par la flotte espagnole non loin. Ils le passent le 7 mars 1741 après un arrêt sur l'île de Saint-Julien.
La prochaine étape est le cap Horn. Arrivant durant l'automne austral, les tempêtes font rage. L'escadre prend trois mois pour passer le cap sous des conditions de navigation épouventables.
Les navires sont dispercés et sont dans une situation très délicate. En plus, le scorbut s'est pleinement déclaré dans tous les bâtiments.

Timbre édité par la poste de Guernsey, en Angleterre. Il illustre l'arrivée de la flotte sur l'île Juan Fernandez dans le Pacifique le 10 juin 1741.
L'île Juan Fernandez
Le Centurion, dirigé par George Anson, se retrouve seul et décide de rejoindre le point de rendez-vous à l'île Juan Fernandez. Il est le premier à arriver le 10 juin 1741. Le rejoignent ensuite le Tryal, le Gloucester et un des navires de transport. Le Wager a fait naufrage au Chili. Les deux autres bâtiments ont fait demi-tour. La flotte espagnole, quant à elle, n'a pas réussi à passer le cap Horn.
L'état de ce qui reste de l'escadre est déplorable et les deux tiers des équipages disponibles ont été décimés par le scorbut. La flotte reste trois mois sur l'île pour se remettre : pour réparer les navires et soigner les malades.

The burning of Paita, de Samuel Scott, moitié du 18e siècle, conservé au National Maritime Museum de Greenwish. Il montre l'attaque de la flotte sur Paita au Pérou.
L'incendie de Paita
En septembre 1741, Anson décide de quitter l'île Saint-Julien et de remplir sa mission qui est d'entraver le commerce espagnol. Il attaque des marchands espagnols et fait ainsi plusieurs prises en remontant le Pacifique. Il réussit à reconstituer une flotte de six navires.
Il s'attaque aussi à la ville de Paita qu'il met à sac et incendie. Il récupère un butin très important de ces pillages.
Il remonte ensuite vers le Mexique et s'arrête sur l'île de Quibo près du Panamá.

Dessin de Robert Laurie et James Whittle, 12 mai 1794, conservé au National Maritime Museum de Greenwich. Le navire Centurion de la flotte d'Anson capture la galion de Manille.
La prise du galion de Manille

S'ensuit le blocus d'Acapulco de janvier à mai 1742. Le galion de Manille part de ce port pour rejoindre les Philippines, rempli de richesses. Anson espère l'avoir par surprise mais les gens du port l'apprennent et n'envoient pas le vaisseau.
L'Amiral choisit de rentrer en Angleterre en passant par la Chine pour se ravitailler. A ce moment-là , il n'y a plus que le Centurion, les autres navires ayant été perdus ou abandonnés. Il arrive à Macao le 11 novembre 1742 où il effectue des réparations.
Finalement, il reprend la route vers les Philippines et rencontre le 20 juin 1744 le galion tant attendu. Il fait une belle prise et emporte le navire à Macao.

Vue de Londres au 18e siècle.
Le retour et le triomphe à Londres

A Macao, George Anson revend sa prise et rempli ainsi les calles du Centurion d'un énorme trésor.
Il rentre enfin en Angleterre par le cap de Bonne-Espérance. Il entre dans le port de Portsmouth le 15 juin 1744, après être passé à travers une flotte française sans se faire remarquer.
Anson et ce qui reste de son équipage rentrent dans la capitale londonienne acclamés. Trente-deux chars remplis des trésors amassés les suivent. C'est un véritable triomphe.